Libération – 19/11/2022
Malgré la violation systémique des droits des travailleurs, rien n’a pu enrayer la tenue de cette compétition, comme si le monde s’était résigné. Les avocats William Bourdon et Vincent Brengarth interrogent le rôle des multinationales, notamment françaises, qui font de l’éthique un outil marketing.
L’ouverture de la Coupe du monde de football au Qatar signe une défaite funeste dans le combat visant à l’universalisation du respect des droits fondamentaux. Les rares initiatives pour y concourir, dont celles du Danemark de vouloir s’entraîner avec des maillots pro droits humains, ont été tuées dans l’œuf. La Fifa a d’ores et déjà donné le ton, en demandant aux équipes de «se concentrer sur le football». Pourtant, il est un non-sens de soutenir, comme a notamment pu le faire Emmanuel Macron, qu’«il ne faut pas politiser le sport». L’histoire montre que l’engagement courageux de certains sportifs a été une source d’inspiration considérable. Qui n’a pas en souvenir les poings levés des athlètes Tommie Smith et John Carlos sur le podium olympique en 1968, contre la ségrégation raciale aux Etats-Unis ? Ou encore, plus récemment, le genou à terre, en 2016, du joueur de football américain Colin Kaepernick, contre le racisme et les violences policières ?.
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